La journée se passe tranquille. Revenant de porter une note au capitaine, je rencontre Masson décoré. Il est heureux et dit avoir été embrassé par le général de division.
Dans l’après-midi, j’ai une forte émotion. En communiquant, je reçois de gros obus percutants* tout près de moi, non loin du verger, au sortir du bois en X, à 100 mètres du capitaine. Je file en vitesse vers son emplacement.

Plan dessiné par Émile Lobbedey (en couverture du Tome III)
Nous sommes à flanc de coteau heureusement. J’y arrive sans à-coups malheureux. Je suis obligé d’attendre la fin de la rafale. (Voir topo Tome III [ci-dessus])
Ce soir, les compagnies se relèvent, la 5e relevant la 6e. Vers 9 heures, cela s’effectue normalement. Un malheur est à déplorer cependant. Une section de la 5e stationnait sur la route, non loin du boqueteau précédant le PC du chef de bataillon, quand un shrapnell* tomba sur elle, tuant un soldat, Latinus [1] , et en blessant deux autres. Latinus était un de mes anciens hommes d’escouade* quand j’étais caporal. Excellent soldat !
[1] Latinus : Il s’agit sans doute de Fernand LATINUS, voir ci-dessous la fiche Mémoire des Hommes qui (en dehors de la date de décès du 02 oct. au lieu de 29 sept.) semble correspondre.